Éternelle D e son vivant, elle appartient déjà à l’histoire. Dernier chef d’État en exercice à avoir porté l’uni- forme sous la Seconde Guerre mondiale, reine depuis 1952, Élisabeth II, à quatre-vingt-quinze ans sonnés, paraît décidément indestructible. Car...
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Éternelle D e son vivant, elle appartient déjà à l’histoire. Dernier chef d’État en exercice à avoir porté l’uni- forme sous la Seconde Guerre mondiale, reine depuis 1952, Élisabeth II, à quatre-vingt-quinze ans sonnés, paraît décidément indestructible. Car la seule idée d’abdication n’effleure pas cette souveraine persuadée d’assumer une fonction quasi sacerdotale. Son expérience politique est incomparable. Et si son influence parti- cipe du symbole, il faut se souvenir que le mot « symbole », en grec, désigne ce qui rassemble et ce qui unit, au-delà des déchirements idéologiques. Figure tutélaire de la nation – ou plutôt des différentes nations qui composent le Royaume-Uni et le Commonwealth –, Élisabeth II reste la source de tous les « honneurs ». C’est elle qui nomme les ministres, les juges, les officiers, les gouverneurs, les ambassadeurs et même les évêques anglicans. Elle seule peut conférer la noblesse ou les ordres chevaleresques. Elle contresigne les lois, prononce le disc
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