« La Dictée de l’Opéra » Accessoiriste dans un théâtre miteux, Octave était toujours à l’affût d’affûtiaux(1) et d’affiquets(2), à la recherche d’objets démodés, de bidules obsolètes, de babioles pas chères. Un jour, il rencontra Elvire, qui était...
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« La Dictée de l’Opéra » Accessoiriste dans un théâtre miteux, Octave était toujours à l’affût d’affûtiaux(1) et d’affiquets(2), à la recherche d’objets démodés, de bidules obsolètes, de babioles pas chères. Un jour, il rencontra Elvire, qui était couturière au palais Garnier, et qui passait ses journées en cousant des brocarts(3), des lamés d’or et des taffetas. Lui vivait dans le chiffon, elle dans la soie. Quoique étonnés eux-mêmes d’être aussi dépareillés, ils s’étaient abordés, plu, séduits, fiancés. Ils étaient dans de beaux draps ! Lui rapportait parfois des brocantes une mauvaise alène(4). Il entassait aussi des doloires(5) ébréchées, des smilles(6) émoussées et des becs-de-corbeau(7). Aussi, à la longue, s’était-elle désintéressée des faux nez destinés aux atellanes(8) épicées, et détournée des chlamydes(9) fatiguées pour tragédies antiques. Elle l’initiait à la connaissance des tissus. Voici de la moire(10), voilà de la faille(11). Il regardait, il tâtait, et il ne savait jam
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