Madrigal in Sonnets pour Hélène de Pierre de Ronsard (1524-1585) Si c’est aimer, Madame, et de jour et de nuit Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire, Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire Qu’adorer et servir la beauté qui me nuit : Si c’est...
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Madrigal in Sonnets pour Hélène de Pierre de Ronsard (1524-1585) Si c’est aimer, Madame, et de jour et de nuit Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire, Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire Qu’adorer et servir la beauté qui me nuit : Si c’est aimer de suivre un bonheur qui me fuit, De me perdre moi-même, et d’être solitaire, Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre, et me taire Pleurer, crier merci, et m’en voir éconduit : Si c’est aimer de vivre en vous plus qu’en moi-même, Cacher d’un front joyeux une langueur extrême, Sentir au fond de l’âme un combat inégal, Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite : Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal ! Si cela c’est aimer, furieux, je vous aime : Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal : Le cœur le dit assez, mais la langue est muette. Une charogne Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux,
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