Le dernier feu1 par Laurence Drouin Paris, 1736.2 Cachée dans une allée, une femme regarde une famille paysanne s’empiffrer d’un repas amplement mérité. Voyant la jouissance sur les visages de ces Parisiens, elle sourit à son tour. « Cela devrait les aider...
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Le dernier feu1 par Laurence Drouin Paris, 1736.2 Cachée dans une allée, une femme regarde une famille paysanne s’empiffrer d’un repas amplement mérité. Voyant la jouissance sur les visages de ces Parisiens, elle sourit à son tour. « Cela devrait les aider à se remettre sur leurs pieds », pense-t-elle3. Eléa, de son prénom, poursuit son chemin dans les rues de ce misérable quartier en suivant du regard les lumières de son orapad.4 En tant qu’amyntica5, il s’agit de son devoir de veiller à la protection des familles à travers l’espace-temps. Une responsabilité rebutante, certes, mais essentielle. Eléa n’avait rien voulu savoir des explications de la précédente amyntica lorsque celle-ci était venue la chercher, chercher étant un euphémisme. Arrachée est un terme beaucoup plus adéquat considérant le fait qu’Eléa avait été enlevée à sa famille, à ses amis, bref à sa vie. Maintenant immortelle, elle n’avait plus aucun souvenir de son passé et s’efforçait tous les jours de protéger ce qu’ell
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