LA SOLITUDE ME PÈSE Le chant des oiseaux m'a toujours fascinée. Avant, je ne l'entendais pas souvent : j'habitais en ville. Je parlais sans cesse de déménager à la campagne, de revenir à des bases plus simples, mais je ne le faisais jamais. J'avais mes amis...
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LA SOLITUDE ME PÈSE Le chant des oiseaux m'a toujours fascinée. Avant, je ne l'entendais pas souvent : j'habitais en ville. Je parlais sans cesse de déménager à la campagne, de revenir à des bases plus simples, mais je ne le faisais jamais. J'avais mes amis en ville, la fête, les magasins, les musées, les cinémas... Maintenant, le chant des oiseaux me berce chaque jour. Depuis qu'il n'y a plus personne d'autre, plus d'électricité, plus de voiture, plus de pollution sonore d'aucune sorte, je peux m'asseoir n'importe où, n'importe quand pour en profiter. Alors que des pies se chamaillent un peu plus loin, je rouvre les yeux. Assise depuis plus d'une heure contre le métal froid d'un lampadaire, je tourne la tête vers elles avec paresse. Les voleuses se disputent un morceau de tissu chatoyant. Par réflexe, ma main vient se poser sur le fusil d'assaut qui repose à mes côtés. Il ne me servira à rien. Je ne mange pas les oiseaux, pas même les quelques poulets sauvages que je croise. — Allons
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