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Jean-Luc Evard
OUBLIER GIRARD
La faveur dispensée à l’œuvre de René Girard ne distingue pas moins
l’anthropologue que le chrétien.
Elle lui atteste qu’il exaucera peutêtre le vieux rêve, qui est aussi son désir à lui : les lumières de la
révélation et de...
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Jean-Luc Evard
OUBLIER GIRARD
La faveur dispensée à l’œuvre de René Girard ne distingue pas moins
l’anthropologue que le chrétien.
Elle lui atteste qu’il exaucera peutêtre le vieux rêve, qui est aussi son désir à lui : les lumières de la
révélation et de la raison enfin réconciliées.
Mais elle ravive aussi le
malentendu qui préside à l’entreprise.
Au fond, se dit Girard dans une
sorte de criticisme expéditif, il suffirait que science et foi, les deux
rivales d’hier, désavouent ensemble tout dogmatisme, pour qu’elles
fondent d’un même élan une même science de l’auto-institution des
sociétés humaines.
« Il faut toujours aller chercher la réalité
anthropologique qui se cache derrière le dogme : le christianisme est
fondé dès l’origine sur des analyses mimétiques.
En ce sens, nous ne
faisons que théoriser des intuitions chrétiennes1
.
» Au fond, se dit-il, ce
dont traitent les modèles des sciences de la société entendue comme
un monde de faits intelligibles et ce qu’enseignent les
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